samedi 5 juillet 2008

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Ecrire sur la confusion, voilà ce que m'avait conseillée un type la quarantaine il y a quelques années en arrière. Je lui avouais cette impossibilité. Il me disait "matériau", il me disait "courage".

Il me disait "originalité".

Il avait de la bouteille, je pensais, alors je ne disais (plus) rien. Je me débattais, pauvre moustique avec l'idée d'une lumière si brillante qu'elle avait tout de la mort, par l'effacement des sens.

Pourtant s'il y avait de quoi débattre, j'étais une artiste. Mais l'incertitude et le doute, et le ridicule, réclamer cette place, se la donner, s'y conforter. Quelque chose qui ne sonnait pas bien, qui ne faisait pas sens, qui n'avait pas de chair.

Et pourtant, il fallait naître en tant que tel, pour croire avoir sa partition à jouer, floue et inaudible. Une chanson non identifiable, un air dont on ne possède que les premières notes et qui tournent en boucle sans jamais trouver sa suite. Royale, d'ailleurs, la suite, si l'on en croyait les fantasmes qui la constituaient.

Il fallait lire et s'émerveiller, il fallait savoir regarder, et chaque instant avait sa poésie, et son mensonge.

Il aurait fallu aussi pouvoir baiser, pour l'éveil des sens, et pour la qualité intellectuelle.

Et puis il y a eu des déflagrations lancées ça et là, ces virtuelles, celles qui voudraient bien remplacer les réelles, de sacrées mines anti-personnelles, sans aucun ennemi en vue.

Il y a eu ce putain de moi romantique qui collait (colle encore) aux baskets - que je ne porte pas - comme un vieux chewing gum, la souffrance pour se (s'é (pou))vanter quand il faisait trop chaud.

Que de remarquables moments, vraiment.

Et puis, il y a eu la parole qui émergeait, une voix qui ne souciait plus de jouer un air certain.
Ca a donné un certain air d'audace, un sifflotement gracieux, toujours fragile.

Et puis,


et puis quoi,

il ne s'est rien passé ou presque.

Sinon l'amour que l'on se fait.

Et depuis je n'écris plus ou presque.

Chaque jour, je deviens un peu plus mortelle.

Et, ce serait mentir si je disais que je n'aime pas ça.

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