dimanche 16 mars 2008

Effectivement

j'ai des visages au bord des yeux
des visages comme des portes
grinçantes
j'ai des mots au bord de l'épuisement généralisé
il suffit juste d'un peu les pousser
pour les voir mourir dans les lagunes
d'autres esprits, de gens que je ne
connais pas

j'ai des divisions internes à en faire pâlir le parti socialiste

des tergiversations avec rien, des rires nihilistes expédiés sur des chemins coupés en quatre

je ne parle pas de mes cheveux, siège de mes obsessions
elles s'y assoient et devisent, ces vieilles dames un peu bigotes ont trouvé leur lieu commun
elles prennent le thé, lève un doigt mouillé pour savoir d'où la pluie va venir

elles essaient de faire la balance avec le vent...


j'ai la rumeur
en trois cent millions de bruits extérieurs

et moi, et moi, et moi

et puis : mon surmoi s'est mis au chômage, il a troqué son costard cravate contre un survêt' crasseux

est-ce bon signe, n'est-ce pas?


5 commentaires:

Anonyme a dit…

le coup des division internes, j'aurais adorer ecrire cette phrase, holala

émi a dit…

ben figure toi qu'en tissant cette phrase dans ma tête, j'ai pensé immédiatement à toi, alors pour moi, t'en es un peu la co-auteure tu vois? ;)

(c'est vrai, en plus)

Kinishao a dit…

Pareil pour les divisions internes ... excellent.

Zoridae a dit…

Qu'il est beau ce texte et profond et intelligent... Pas mal comme survêtement crasseux !

émi a dit…

Kini > ah ben elle fait l'unanimité au moins :)

Zoridae > tout ça? eh bé dis donc prête-moi tes yeux!

La bise.