mercredi 16 janvier 2008

"Normaux"

En deux mots, l'histoire :

Un couple, lui, on le verrait bien vendeur en hi-fi et elle, secrétaire médicale, se trouve exposé à la folie.
Le délire va gagner l'homme via la lecture d'un livre, objet sacré et fascinant s'il en est (dont l'effet se trouve intensifié au vu de la culture et du niveau intellectuel qu'on leur imagine) nommé Progressivité de l'amoralité.
Tandis qu'il semble croire à une simple crise existentielle - il s'éprend d'une idée de domination masculine qui lui permet de reprendre le flambeau d'une virilité, soit-disant viciée auparavant par la société et les femmes, en usant d'une violence tant psychologique que physique - elle, reste passive, son monde s'écroulant au fur et à mesure que la raison de son mari chute et qu'il lui en fait subir les effets.

Ce moyen-métrage (d'environ 40 minutes) qui se déroule en huis-clos - avec une seule échappée, fantasmatique - a été réalisé avec très peu de moyens mais beaucoup de talent par Thomas Lafon en 2005/2006.

Vous pouvez en voir la bande-annonce ici.

Et si vous voulez en savoir plus, vous pouvez adresser un courrier à cette adresse : klacksonteam@hotmail.fr

Evidemment, tout ceci n'est pas innocent, puisque j'ai co-écrit le scénario et ma foi, joué dans le film.

Et un jour, si vous êtes sages, je vous raconterai ce qu'a été cette deuxième expérience de tournage.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Tout d'abord, merci Emi pour cet article qui, j'en suis sûr, contribuera à "démocratiser" Normaux! :)
Ensuite, quelques petites précisions si tu veux corriger ton article: l'écriture, la préparation et le tournage se sont déroulés à l'été 2004, et le film à été terminé pour de bon en 2006 (en tous cas, c'est la date de son dépôt légal). Le film dure très exactement 34mn 42s, générique compris. Allez, on peut dire environ 35mn! ;)
Enfin, je suis prêt à participer à un article plus détaillé, qui définirait davantage le film. Je t'enjoins à envisager cette possibilité, dis-moi ce que tu en penses... ;)

Bisous

P.S.: pour un petit résumé du film, et quelques photos, il y a aussi le site de Marie. Peut-être voudras-tu l'ajouter à l'article.

Anonyme a dit…

le propos me glace
mais j' adore (et mention speciale a la musique)
et ca fait plaisir de mettre un visage (joli et terrifié ) sur ton nom.

Pico a dit…

Emi nous a vraiment soufflés sur le tournage. Non seulement son rôle était difficile et plutôt lourd à porter, autant sa prestation rend une image juste et sensible du personnage.

Il est vrai qu'écrire quelque chose prépare déjà au lien émotionnel que cela crée par la suite mais pour le coup je certifie que je doute moi même de pouvoir rendre dans la durée et avec tant de justesse un caractère qui devient aussi complexe en avançant.

Pour ceux qui doutent, je jette jamais de fleurs si je n'en vois pas l'intérêt. J'avoue aussi avoir douté du projet lorsque j'ai lu le scénario. Pas parcequ'il était faible, bien au contraire, mais parcequ'il était subtil, délicat à traiter et assez loin de tout ce à quoi la Klackson Team s'était essayé jusque là. Thomas a relevé le défi avec brio et le reste de l'équipe a su s'approprier le sujet sans s'éloigner de ce que le scénario décrivait.

Pour moi c'est à ce jour avec "Modern Life" la production la plus aboutie à laquelle j'ai pu participer et j'espère grandement que le public pourra aller à la rencontre de ce travail là sans que les diffuseurs ne l'empêchent par frilosité.

émi a dit…

Thomas > Merci pour toutes ces précisions ;), un gros article, c'est quand tu veux :D

Abs > Le propos a de quoi glacer effectivement, et la musique est une des rares respirations qu'offre le film... Elle a été composée par Lucile Lhermitte, une amie chanteuse et bassiste, pleine de talents... On est toute une petite bande comme ça capable de beaucoup, et plus encore. Pour le "joli visage", je me suis vue de plus belles coupes de cheveux ^^'

Pico > Tu es gentil de dire ça de ma prestation, néanmoins, un des souvenirs les plus marquants du tournage pour moi aura été le moment où Thomas me demande de descendre les escaliers en pijama. Je n'ose pas me rappeler combien de fois on a dû refaire cette scène... Lui au bord de la crise de nerfs et moi au bord de la crise de larmes et finissant par lui dire "je ne suis pas une vraie actrice, je ne peux pas faire ce que tu demandes"... Il s'agissait seulement de descendre des marches, mais on prend toute la mesure d'un bon jeu dans ces toutes petites choses anodines. Je ne me considère toujours pas comme une actrice, mais peut-être est-ce mes propres limites qui m'ont permises de tisser ce rôle en particulier, cette femme qui se sent elle-même si enfermée, si empruntée. Ce qui ne fait pas de doutes, c'est que jouer m'aura révélée beaucoup sur moi, des vérités que je n'étais pas forcément capable d'entendre sur le moment... Ce qui a également contribué à mon jeu... Voilà, j'y ai mis beaucoup de moi dans ce personnage, mais parce que c'était peut-être un peu ce que j'étais à ce moment là : une femme littéralement terrifiée par l'idée de sa propre folie.